Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
dilettante et petit patapon
25 juin 2013

John Irving et moi

Oh toi lecteur qui me fait l'honneur de me lire, sache que c'est grâce à John que tu peux me lire. Laisse moi te raconter une histoire:

Il était une fois une petite fille plutôt renfermée et peu communicative, quoique bavarde, comme quoi tout est possible, qui vivait une passion dévorante pour les livres. Elle vivait un livre à la main toute la journée, éteignait tard le soir, et se faisait réprimander par sa maman, et une fois, deux fois, rallumait la lumière pour continuer de lire jusqu'à point d'heure.

Pour cette petite fille, l'endroit le plus merveilleux du monde était la bibliothèque municipale. Elle était située dans l'école au coin du square Dupleix, au dernier étage d'un bâtiment en briques rouges, et était ouverte le soir. C'était un véritable temple, rempli d'une multitude de livres aux couvertures identiques, toutes cartonnées en rouge, et le titre écrit en lettres d'or. Son grand bonheur était de laisser sa main courir sur les tranches des livres, au premier niveau, puis sur la mezzannine, et attraper au hasard un ouvrage. Il suffisait d'un beau titre, ou d'une première page agréable à lire, ou d'un résumé palpitant, et hop, l'affaire était faite, elle s'en emparait. Venait ensuite le cérémonial de la restitution des précédents ouvrages à rendre à une première dame qui notait scrupuleusement le retour sur le carton beige insérré dans la page de garde. Puis il fallait s'adresser à une deuxième dame debout derrière un pupitre qui tamponnait énergiquement la carte. Ah, l'odeur douçâtre du renfermé, le silence à peine agité de chuchotements, l'excitation de la découverte...

Et un jour, un très grand jour, un jour fondateur, elle a pioché "le monde selon Garp" d'un certain John Irving, et ce fût orgasmique. La puissance d'évocation des situations, les personnages que l'auteur ne décrivait que par leurs actions, et dont la personnalité se dévoilait au fil des pages, les histoires ubuesques de familles folles.

Depuis, elle a lu toute son oeuvre, à chaque fois retrouvant ses thèmes rituels (les ours, la lutte, Vienne, toutes les formes de sexualité, les prostituées, les pensions de famille, les cirques, les scieries, les familles tuyau de poêle, les tragédies familiales). Puis elle a relu, et relu tous ses livres, et à chaque fois elle redécouvre une pépite, une expression sublime, une situation invraisemblable mais vraie...

John, je relis le monde de Garp, pour la première fois depuis mes 15 ans..merci à toi!Tu es grand, tu es fort, tu es un écrivain unique, et tu as été l'élève de Kurt Vonnegut Jr, tout un symbole!

 


 

Publicité
Publicité
Commentaires
dilettante et petit patapon
  • blog d'une quinqua devenue sexa à l'esprit carabin, qui a des idées sur tout et n'importe quoi, qui a envie de s'exprimer à tort et à travers, qui aime les jeux de mollet et les images insolites
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité